Au cœur de l’Ouest, à Piton Saint-Leu, le Musée Stella Matutina s’impose depuis des décennies comme un lieu incontournable du patrimoine réunionnais. Ancienne usine sucrière réhabilitée, il n’est pas seulement une vitrine du passé : il est devenu, au fil des ans, un véritable carrefour entre mémoire, culture et transmission.
Longtemps considéré comme un lieu “scolaire”, réservé aux visites encadrées par les enseignants, le musée attire désormais un nouveau public : les jeunes eux-mêmes, en quête d’identité et de racines. « On pensait que la canne, c’était juste des champs à perte de vue, mais ici on découvre l’histoire des ouvriers, les machines, la vie autour de l’usine », confie un étudiant croisé dans les allées.
La scénographie moderne, interactive et riche en supports multimédias, séduit une génération habituée aux écrans. Les témoignages oraux d’anciens coupeurs, les maquettes animées et les films documentaires redonnent chair à une époque fondatrice de La Réunion.
Au-delà des expositions permanentes, Stella Matutina mise sur la créativité pour attirer un public varié. Ateliers pédagogiques, concerts dans la salle des machines, projections thématiques ou encore événements autour du patrimoine culinaire offrent une expérience vivante et participative.
Dernièrement, un cycle d’animations sur la culture créole a permis aux visiteurs de déguster du jus de canne pressé sur place, de s’initier au maloya et même de découvrir la transformation du sucre. Ces moments, où mémoire et convivialité se rejoignent, renforcent le lien entre le musée et ses visiteurs.
Le pari de Stella Matutina est clair : ne pas figer l’histoire, mais la transmettre. Dans un contexte où de nombreux jeunes s’interrogent sur leurs origines et sur l’avenir de leur île, le musée joue un rôle essentiel. Il rappelle que la canne à sucre, au-delà d’être une activité économique majeure, fut un ciment culturel, social et identitaire.
À l’heure où le patrimoine mondial attire l’attention (les paysages de la canne étant eux-mêmes emblématiques), Stella Matutina confirme son rôle de gardien de mémoire et de passeur d’avenir.
0 Comments