Depuis janvier 2025, l’armée israélienne mène une vaste offensive dans le nord de la Cisjordanie, principalement dans les camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nour Shams. Ces opérations, justifiées par Tel-Aviv comme une réponse à la présence de groupes armés tels que le Hamas et le Jihad islamique, ont des conséquences dévastatrices sur le plan humanitaire et diplomatique.
Des camps rendus inhabitables
Les offensives militaires ont entraîné l’expulsion forcée de milliers de Palestiniens. Des ordres d’évacuation diffusés par haut-parleurs montés sur drones et véhicules militaires ont précédé des démolitions menées à l’explosif ou au bulldozer. À cela s’ajoutent des bombardements répétés, la destruction des infrastructures, les coupures d’eau, d’électricité et de services de santé.
Ces opérations ont transformé les camps en zones de guerre, rendant toute vie civile impossible et forçant les habitants à fuir vers d’autres régions déjà surchargées.
Tensions diplomatiques après des tirs sur des diplomates
La crise a franchi un seuil critique le 21 mai, lorsqu’une délégation de 25 diplomates étrangers dont des représentants du Royaume-Uni, de la Jordanie, de l’Égypte, de la Russie et de la Chine — a été visée par des tirs de sommation israéliens lors d’une visite dans le camp de Jénine. Aucun blessé n’est à déplorer, mais cet acte a suscité une vague de condamnations internationales.
L’Union européenne a qualifié cet incident d’“inacceptable” et a exigé des explications immédiates de la part du gouvernement israélien.
Enjeux politiques et démographiques
De nombreux observateurs craignent que cette offensive ne soit pas uniquement motivée par la lutte contre le terrorisme, mais aussi par une volonté stratégique de modifier l’équilibre démographique en Cisjordanie, en affaiblissant durablement la présence palestinienne dans les territoires occupés.
Par ailleurs, l’acheminement de l’aide humanitaire est fortement entravé, aggravant la situation des déplacés. Les ONG alertent sur des conditions de vie catastrophiques : pénurie d’eau potable, d’accès aux soins, d’abris et d’hygiène.
Vers une aggravation de la crise ?
Alors que les tensions régionales restent vives et que les appels au respect du droit international humanitaire se multiplient, la communauté internationale se retrouve confrontée à une question urgente : jusqu’où cette escalade va-t-elle aller, et quelles conséquences durables pourrait-elle avoir sur la stabilité au Moyen-Orient ?