Alors que le ciel se fait menaçant et que les premières fortes pluies de la saison s’abattent sur l’île, un spectacle désolant refait surface. Matelas, carcasses de frigos, pneus et sacs poubelles s’entassent dans le lit des ravines et sur les bords de route. Ces dépôts sauvages, œuvres de « makotes » sans scrupules, ne sont pas seulement une pollution visuelle : ils constituent un danger mortel en cas de crue, transformant nos cours d’eau en barrages prêts à céder.
L’incivisme qui inonde les quartiers
Il suffit de faire un tour dans les hauts ou près des radiers pour constater les dégâts. Malgré la gratuité des déchetteries et le passage régulier des encombrants, certains continuent de confondre la nature avec une poubelle.
Le problème est mécanique : lorsqu’une forte pluie survient (comme lors de la vigilance orange récente), ces déchets volumineux sont emportés par le courant. Ils finissent par s’accumuler sous les ponts ou dans les canalisations, formant des « bouchons ». L’eau, ne pouvant plus s’écouler, monte alors brutalement et déborde, inondant les routes et les habitations voisines.
Le constat amer : « On nettoie le lundi, et le mercredi il y a déjà une nouvelle machine à laver jetée en bas de la falaise. C’est décourageant, » témoigne un agent de l’environnement d’une commune de l’Est.
Nids à moustiques et amendes salées
Au-delà du risque d’inondation, ces décharges illégales sont des hôtels 5 étoiles pour les moustiques. Chaque pneu ou récipient abandonné retient l’eau et favorise la prolifération de la Dengue (voir notre article précédent sur l’alerte sanitaire).
Face à ce fléau, les brigades environnementales des intercommunalités (TCO, CINOR, CASUD…) intensifient la traque. Grâce à des caméras nomades et à la fouille des déchets pour retrouver des indices (factures, adresses), les pollueurs sont de plus en plus souvent identifiés. Rappelons que l’amende peut grimper jusqu’à 1 500 euros, sans compter les frais d’enlèvement et la confiscation du véhicule utilisé.
La tolérance zéro est demandée par les riverains. Être propre, ce n’est pas seulement respecter la nature, c’est protéger son voisin de la montée des eaux.
Nous lançons le débat : Y a-t-il un dépôt sauvage près de chez vous qui vous inquiète avant la saison des pluies ? Avez-vous déjà vu la police de l’environnement agir dans votre quartier ?




















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