La santé mentale reste un enjeu majeur à La Réunion. Hôpitaux psychiatriques surchargés, délais pour obtenir un suivi, situations sociales précaires : les professionnels alertent sur une pression constante exercée sur le système de soin. Mais La Réunion connaît-elle vraiment plus de pathologies psychiatriques qu’ailleurs ?
Une population plus touchée ?
Les données disponibles indiquent que :
- Le taux d’hospitalisations en psychiatrie à La Réunion est plus élevé que la moyenne nationale, notamment pour les troubles psychotiques ou les troubles de l’humeur.
- Le nombre de patients suivis en psychiatrie dans les centres hospitaliers (notamment au CHU ou à l’Établissement Public de Santé Mentale de La Réunion) est en augmentation régulière.
- Des troubles comme la dépression sévère, les addictions ou la schizophrénie sont fréquemment rencontrés.
Les facteurs aggravants sont multiples : précarité sociale, isolement, chômage élevé, violences intrafamiliales, absence de structures de prévention suffisantes.
Une offre de soins saturée
Les spécialistes et les structures existantes (psychiatres, psychologues, CMP, urgences psy) peinent à faire face à la demande :
- Des délais d’attente très longs pour un suivi régulier ;
- Un manque de professionnels, surtout dans les Hauts et zones rurales ;
- Une stigmatisation encore forte des maladies mentales, qui empêche certains d’accéder aux soins.
Des réponses qui restent à construire
Si des dispositifs existent (cellules de crise, permanence d’écoute, actions en milieu scolaire), ils sont encore trop dispersés. Beaucoup appellent à un plan global de santé mentale adapté aux réalités du territoire.