Les taxis réunionnais manifestent massivement ce lundi 19 mai 2025 contre une réforme nationale qu’ils jugent injuste et inadaptée aux réalités de l’île, provoquant des perturbations majeures sur le territoire.

Depuis l’aube de ce lundi 19 mai, La Réunion est le théâtre d’une grève d’envergure menée par les chauffeurs de taxi. Opposés à une réforme du transport sanitaire portée au niveau national, ils ont mis en place des barrages filtrants et mené des opérations escargots, paralysant plusieurs axes routiers majeurs. Cette mobilisation coïncide avec la rentrée scolaire, accentuant les difficultés de circulation sur l’île.

 Des points de blocage stratégiques

Les actions ont débuté tôt dans la matinée, avec plusieurs points de perturbation recensés :

• À Pierrefonds (Saint-Pierre), des barrages filtrants sont en place dans les deux sens.
• Le carrefour de Bellepierre est bloqué dans le sens Saint-Denis vers Sainte-Marie.
• Les accès aux principaux hôpitaux — CHOR à Saint-Paul, CHU Nord à Saint-Denis, et GHER à Saint-Benoît — sont également ciblés.
• Une opération escargot ralentit la circulation sur la RN2 entre Saint-Benoît et Sainte-Suzanne.

Ces blocages génèrent de forts embouteillages, notamment critiques en cette journée de rentrée scolaire.

 Une réforme qui met le feu aux poudres

À l’origine de cette mobilisation : une réforme du transport sanitaire jugée « mortifère » par les professionnels. Les principaux griefs des taxis réunionnais sont :

• Une baisse des tarifs réglementés, entraînant jusqu’à 40 % de pertes de chiffre d’affaires.
• L’obligation de transports partagés entre patients, sauf dérogation médicale.
• La suppression du paiement des retours à vide, affectant directement la rentabilité des trajets.

Les syndicats dénoncent une réforme inadaptée aux spécificités insulaires, rappelant que plus de 50 % des transports sanitaires sur l’île sont effectués par des taxis, pour près d’un million de trajets annuels.

 Un cri d’alarme des professionnels

Hugues Atchy, président de la Confédération des taxis indépendants de La Réunion, se montre particulièrement alarmiste :

« Si cette mesure est appliquée, c’est la mort des taxis. »

Les syndicats exigent une révision du texte national et une prise en compte des réalités locales, notamment la faible densité médicale de certaines zones rurales et la dépendance de nombreux patients aux transports sanitaires individualisés.

 La suite du mouvement : rendez-vous au Barachois

Une manifestation est prévue cet après-midi au Barachois à Saint-Denis, où une délégation syndicale sera reçue en préfecture pour faire entendre ses revendications. Les chauffeurs espèrent une écoute attentive de la part des autorités.

 Conseils aux usagers

En attendant, les automobilistes et usagers des transports sont invités à éviter les zones de blocage, à privilégier le télétravail si possible, et à suivre l’évolution de la situation via les réseaux sociaux et les sites d’information locaux.

 Cette grève illustre une fois de plus les tensions entre les réalités locales et les décisions prises au niveau national. Pour les taxis de La Réunion, cette réforme est une menace directe pour leur survie économique, mais aussi pour l’accès aux soins des patients les plus vulnérables. Reste à voir si la mobilisation d’aujourd’hui permettra d’ouvrir un véritable dialogue avec l’État.