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Que se passe-t-il à Saint-André ?

Bureau du collège incendié, commerçants agressés, forces de l’ordre caillassées : en quelques jours, la commune de Saint-André est devenue le théâtre d’une inquiétante flambée de violences. Autorités locales et habitants appellent à des mesures fortes face à ce climat délétère.

Vendredi 30 mai, au cœur de la nuit, une partie du collège Terrain Fayard à Saint-André a été ravagée par les flammes. Des individus se sont introduits dans l’établissement, y mettant le feu alors que des violences urbaines secouaient le quartier. Moins de 48 heures plus tard, un commerçant était victime d’un vol à main armée, agressé à son domicile par trois hommes cagoulés et armés.

« C’est une atteinte à l’école, à la République », a martelé le recteur de l’Académie de La Réunion, Rostane Mehdi, venu constater les dégâts au collège Terrain Fayard. Les locaux de la vie scolaire et le bureau de la CPE ont été entièrement détruits, tout comme plusieurs salles de classe. Une cellule d’écoute a été mise en place pour soutenir les élèves et le personnel, profondément choqués.

Ce lundi, les enseignants se sont mis en grève pour dénoncer ces violences, tout en maintenant l’accueil des élèves. Une entreprise a été mandatée pour un diagnostic et un planning de travaux devrait suivre rapidement, a assuré le président du Département, Cyrille Melchior.

Dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 juin, un commerçant du centre-ville a été agressé à son domicile. Ligoté, roué de coups, il a vu son logement fouillé avant que ses agresseurs ne s’enfuient avec 500 euros. L’homme a dû être hospitalisé. Cette agression s’ajoute à une série de faits divers qui, selon les commerçants, traduisent un net regain d’insécurité.

« On a peur, même chez nous. Les patrouilles ont diminué, et on sent que ça monte », alerte Shiva Mouraman, président de l’association des commerçants de Saint-André. Il réclame un retour rapide des forces de l’ordre et un rappel clair des règles de vie en société.

Selon les autorités, ces flambées de violence s’inscrivent dans un contexte plus large : rassemblements non autorisés, influence des réseaux sociaux, tensions post-victoire du PSG en Ligue des champions. Samedi soir, près de 200 jeunes se sont réunis dans le centre-ville, affrontant les forces de l’ordre à coups de pierres. Un dispositif renforcé – gendarmes mobiles, brigade canine, drones – a été déployé pour tenter de contenir les débordements.

Le maire Joé Bédier, présent aux côtés du sous-préfet et des forces de sécurité, a lancé un appel solennel au calme : « La violence ne sert à rien. Elle perturbe la vie sociale et met en danger toute la commune. »

Le sous-préfet Fabrice Bonicel a confirmé qu’une présence policière accrue serait maintenue dans la durée, dans le cadre du plan anti-bande et du Groupe Local de Lutte contre la Délinquance (GLTD). Objectif : rétablir l’ordre, prévenir de nouveaux actes et « attaquer les racines du mal ».

Pour beaucoup, la situation à Saint-André est révélatrice d’un malaise plus profond, mêlant déscolarisation, sentiment d’abandon, perte de repères, et fracture sécuritaire.

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