Même si la saison des baleines touche à sa fin, l’émerveillement, lui, se prolonge. Comme chaque année, l’association Globice, engagée dans la protection et l’étude des cétacés, s’apprête à rendre publics les enregistrements des chants de baleines à bosses captés au large des côtes réunionnaises. Les sons de la saison 2025 seront accessibles dans les prochaines semaines.
Des baleines fidèles au rendez-vous hivernal
Durant l’hiver austral, les baleines à bosses migrent vers les eaux chaudes de l’océan Indien pour se reproduire et mettre bas. À La Réunion, leur passage offre un spectacle naturel exceptionnel, observé chaque année par des milliers de Réunionnais et de visiteurs, notamment au large de Saint-Gilles, de l’Ermitage ou de la côte Ouest.
Si les observations en mer sont désormais terminées, le travail scientifique, lui, continue.
Un hydrophone pour écouter l’océan
Le Groupe Local d’Observation et d’Identification des Cétacés (Globice) vient de récupérer les données de son hydrophone immergé près de la passe de l’Ermitage. Cet appareil a enregistré les sons sous-marins depuis le mois de juin 2025, captant notamment les célèbres chants des mâles baleines à bosses.
Ces chants, bien plus que de simples vocalises, jouent un rôle essentiel dans la reproduction.
Une véritable culture du chant
Selon Emmanuelle Leroy, chargée de recherche en bioacoustique chez Globice, le chant des baleines est une parade nuptiale, mais aussi un phénomène culturel fascinant :
« Il y a une transmission culturelle du chant, un peu comme une façon de parler, au sein d’une population de baleines. »
Les chercheurs analysent ainsi la structure fine des chants et leur évolution d’une année sur l’autre, afin de comprendre comment ces mélodies se transforment et se diffusent au sein des populations.
Une étude à l’échelle de l’océan Indien
Les enregistrements réunionnais sont également comparés à ceux d’autres régions. Des hydrophones sont déployés en Afrique du Sud, au Kenya, au Mozambique, à Maurice, à Madagascar, et jusqu’à l’ouest de l’Australie. Cette approche permet de suivre les déplacements et les interactions culturelles entre groupes de baleines à l’échelle régionale.
Au-delà des baleines à bosses, cette méthode d’écoute a permis, depuis 2016, de mieux connaître d’autres espèces plus discrètes, comme la baleine de Minke ou même la baleine bleue, révélant des saisonnalités jusque-là insoupçonnées à La Réunion.
Bientôt à écouter
Les enregistrements de la saison 2025 seront prochainement mis à disposition du public. Une occasion unique de plonger, casque sur les oreilles, dans l’univers sonore des géants des mers et de mieux comprendre la richesse du patrimoine naturel réunionnais.





















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