Le bleu turquoise du lagon de La Réunion n’a jamais été aussi trompeur. Derrière cette carte postale que le monde nous envie, un drame silencieux se joue : nos récifs coralliens suffoquent. Pollution aux hydrocarbures, ruissellements toxiques, pression humaine, changement climatique… L’écosystème le plus emblématique de l’île se trouve aujourd’hui au bord de l’asphyxie.
Face à cette urgence, un cri s’élève. Mais il ne vient pas des scientifiques.
Il vient de la culture, de la musique, et surtout d’un symbole : « Ti Koray », le corail personnifié dans l’œuvre musicale engagée « Shanté Koray – 11 voix pour notre récif ».
Hydrocarbures et ruissellements : l’ennemi numéro un du corail
Le constat est brutal : les coraux du lagon meurent… étouffés.
La cause principale ?
👉 La pollution aux hydrocarbures, directement liée aux 400 000 voitures qui circulent chaque jour sur l’île.
À chaque averse, le même scénario se répète :
les routes se transforment en torrents chargés d’huile, de carburant et de particules fines… qui finissent directement dans le lagon.
Ce sont ces boues contaminées qui étouffent les coraux, colmatent leurs pores et les privent d’oxygène.
Un phénomène encore aggravé par :
- la hausse des températures,
- l’acidification des océans,
- et l’érosion des littoraux.
Sans récif, pas de lagon.
Sans lagon, c’est tout l’équilibre littoral de La Réunion qui s’effondre.
« Shanté Koray » : quand les artistes donnent une voix au récif
Pour alerter, il fallait une onde de choc.
Elle est venue de la musique.
Dans « Shanté Koray », un casting exceptionnel — May Mayé, Kafmalbar, Danyel Waro, Thierry Gauliris, Sega’El, et bien d’autres — fait parler le corail lui-même.
Un corail qui crie, pleure, implore, dans un maloya-poème à la fois beau et déchirant.
🎤 Si le corail pouvait parler…
Le morceau imagine son discours :
- Il dénoncerait les déchets modernes jetés sur lui.
- Il crierait sa douleur face à ceux qui marchent sur son dos, l’écrasent et le blessent.
- Il slamerait ses peurs face au changement climatique.
- Il raconterait ses rêves menacés.
- Il chanterait la colère de la mer qui se vide de sa vie.
C’est le récif qui parle.
Et il n’a jamais été aussi en danger.
Un appel à protéger ce qui nous protège
« Shanté Koray » n’est pas qu’un morceau :
c’est un manifeste, un rappel brutal que le corail est à La Réunion ce que l’oxygène est à la forêt.
Le message est clair :
Pran swen la vi.
Ékout’ la kolèr koray.
É rézpekt somin la mer.
Car protéger le récif, c’est protéger :
- nos plages,
- nos lagons,
- nos paysages,
- notre économie touristique,
- et notre identité même.
Le corail n’a pas la parole.
Alors des artistes la lui donnent… avant qu’il ne soit trop tard.




















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