Ce qui devait être une fête s’est transformé en drame. Dans la nuit du 14 au 15 juin, douze personnes ont perdu la vie après avoir participé à un repas d’anniversaire à Imerinkasinina, en périphérie d’Antananarivo. Le point commun entre les victimes ? Toutes ont partagé le même menu.
Près de 50 invités s’étaient rassemblés dans un établissement de loisirs situé non loin de la RN2. Quelques heures après le repas, les premiers malaises apparaissent. Étourdissements, vomissements, difficultés à respirer, certains s’effondrent. En tout, 43 personnes sont hospitalisées d’urgence. Les centres hospitaliers de la capitale, dont le HJRA, sont rapidement submergés. Douze ne survivront pas.
Parmi les victimes figurent plusieurs jeunes, mais aussi des adultes. Les familles, encore sous le choc, évoquent une soirée qui s’est déroulée « normalement » jusqu’à l’apparition brutale des symptômes. L’ambiance festive a laissé place à la panique en quelques minutes.
Le ministère de la Santé a ouvert une enquête. Des échantillons alimentaires ont été envoyés au laboratoire pour analyses. Selon les premières pistes, une intoxication aiguë d’origine alimentaire serait à l’origine du drame, mais la cause exacte reste à confirmer. « Toutes les pistes sont envisagées », a précisé le ministre de la Santé, qui s’est déplacé sur place aux côtés des ministres de la Gendarmerie et de la Communication.
Le lieu de l’événement, un espace de loisirs non déclaré, a été immédiatement fermé par les autorités. Le ministère du Tourisme a également confirmé qu’il ne disposait d’aucune autorisation d’exploitation. Les traiteurs ayant préparé les plats sont en cours d’audition.
Ce drame rappelle les failles du système de sécurité alimentaire à Madagascar. Depuis le début de l’année, plusieurs cas d’intoxications collectives ont déjà été signalés, notamment à Mahajanga et dans la capitale. À chaque fois, hygiène douteuse, conservation approximative ou négligence sont en cause.