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L’Iran menace de fermer le détroit d’Ormuz : les conséquences pour La Réunion

Le Parlement iranien a voté une résolution ouvrant la voie à une décision explosive : la fermeture du détroit d’Ormuz. Ce corridor maritime stratégique, par lequel transite près d’un cinquième du pétrole mondial, devient ainsi une pièce maîtresse du bras de fer géopolitique opposant l’Iran à Israël, aux États-Unis et, indirectement, au reste du monde.

Un geste aux conséquences mondiales

Large de seulement 21 milles nautiques à son point le plus étroit, le détroit d’Ormuz est une artère vitale du commerce mondial de l’énergie. Chaque jour, environ 20 % du pétrole et du gaz naturel liquéfié (GNL) y transitent. Une fermeture – même temporaire – aurait un impact immédiat : flambée des prix du pétrole, rupture des chaînes d’approvisionnement, ralentissement de la croissance mondiale et retour de l’inflation à des niveaux critiques.

L’économiste Gerrit Heinemann tire la sonnette d’alarme : « Ce serait pire que la pandémie et la guerre en Ukraine réunies. » Du côté de Bloomberg, les analystes évoquent une hausse possible de 70 % du prix du baril en cas de perturbation majeure.

La Réunion exposée à un choc énergétique indirect

Pour La Réunion, département français situé dans l’océan Indien, les effets seraient indirects mais très sensibles. L’île dépend massivement des importations pour son approvisionnement énergétique et la quasi-totalité des produits pétroliers y est acheminée par voie maritime. Une flambée des prix du brut, déclenchée par un blocage du détroit d’Ormuz, entraînerait automatiquement une hausse des prix du carburant, de l’électricité (partiellement produite à partir de fioul), et des biens de consommation importés.

Ce choc énergétique pèserait lourdement sur le pouvoir d’achat des Réunionnais, déjà affaibli par l’inflation importée et les contraintes logistiques insulaires. Il toucherait particulièrement les secteurs sensibles comme le transport, la grande distribution, l’agriculture dépendante des engrais importés, et les petites entreprises.

Autre point critique : une perturbation durable du commerce maritime international pourrait provoquer un allongement des délais de livraison et une hausse des frais de transport. Cela fragiliserait davantage l’économie locale, qui repose sur une logistique import/export tendue et peu diversifiée.

Incertitudes et vulnérabilités accrues

Enfin, au-delà des impacts économiques immédiats, l’instabilité géopolitique autour du détroit d’Ormuz accentue l’incertitude mondiale. Pour des économies insulaires comme celle de La Réunion, historiquement vulnérables aux chocs extérieurs, cette situation constitue un facteur de risque supplémentaire.

Un signal d’alerte global

La fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran, bien que peu probable à court terme en raison des conséquences que cela aurait aussi pour Téhéran, reste une option brandie comme levier de pression. Si elle se concrétisait, elle constituerait un choc mondial majeur, aux répercussions aussi bien politiques qu’économiques.

À La Réunion, ce scénario soulignerait une fois encore la fragilité d’un territoire ultramarin exposé aux turbulences globales, et la nécessité de réfléchir à une plus grande autonomie énergétique et à une diversification logistique.

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