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Madagascar : les raisons d’une famine chronique dans le Sud

Photo : Présidence de la République de Madagascar

Des images dramatiques circulent ces derniers jours dans les médias locaux et régionaux : des enfants quasi-squelettiques au bord de la mort qui fixent vaguement l’objectif. C’est dans le sud de la Grande île, à quelques milliers de kilomètres de La Réunion seulement. Dans cette partie de l’île, une famine chronique sévit depuis de nombreuses années. Elle y est appelée « kere ».

Le ciel bleu sans nuage n’est pas toujours bon signe. Dans le Grand Sud de Madagascar, la population en souffre d’une manière dramatique. Il semblerait ne plus exister qu’une seule saison pendant toute une année où le soleil y est toujours au rendez-vous avec sa chaleur accablante. Pendant presque une année, certains districts du Grand Sud malgache n’ont pas vu tomber une seule goutte de pluie. La sècheresse frappe plus fort encore cette année. Et le « Kere » a fauché la vie à quelques personnes, dont des enfants.

Assistance urgente

La tête levée vers le ciel, dans l’espoir de voir une goutte tomber, la population semble se résigner de leur sort car les conditions climatiques ne peuvent même plus parvenir à la formation des nuages. La disparition de la couverture végétale a amené, au fil des années, au tarissement des nappes phréatiques. Ainsi, les habitants de plusieurs communes des régions d’Anosy et d’Androy, dans le sud-est de Madagascar, doivent parcourir des kilomètres par jour pour trouver des flaques d’eau, restants des dernières précipitations pluviales, ou une source d’eau dont la salinité est fortement élevée et sa consommation menace la santé des petits et grands. Déjà, des vies se perdent facilement sous la chaleur accablant, la quasi-inexistence de l’eau potable et l’insécurité alimentaire aggravent leur cas.

Depuis des décennies, la région Sud de Madagascar a connu de multiples épisodes de sècheresse dus en grande partie au phénomène climatique « el nino ». Que cela soit la sècheresse ou famine, la situation est déjà classifiée de chronique en l’absence de solutions durables ou structurelles auxquelles les dirigeants qui se sont succédé ont toujours prétendu y travailler avec les partenaires.

Pourtant, chaque année, la situation semble s’empirer. Le phénomène est récurrent dans cette zone et cette année s’annonce encore plus difficile. La dernière étude sur l’insécurité alimentaire effectuée en avril 2020 a estimé qu’au moins 1,6 million de personnes dans le Grand Sud malgache ont des difficultés d’accès à la nourriture à cause de la sécheresse dont 500 000 confrontées à une insécurité alimentaire sévère et dans le besoin d’une assistance urgente.

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Revenus stables

Certaines communes ou districts qui ont encore pu produire des récoltes en 2019 ne sont pas parvenus à voir le moindre germe pousser de leurs terres qui sont devenues de plus en plus arides. Dans la commune d’Ifotaka en effet, comme dans d’autres villages du district d’Amboasary Atsimo, les cultures n’ont presque rien donné. Sur les 1,6 million de personnes affectées par la famine, à peu près le tiers souffre d’une insécurité alimentaire sévère.

A noter que le prix du bidon d’eau de 20 litres peut atteindre 5 000 ariary (un euro) selon l’emplacement de la source. Une réalité bien regrettable pour cette population qui est classée comme étant déjà pauvre, assez vulnérable et sans le moindre espoir d’avoir des revenus stables. Les districts d’Amboasary Atsimo, d’Ambovombe, Bekily, Betioky, Beloha et Tsihombe des régions d’Anosy et d’Androy sont les plus impactés par cette sècheresse et la famine.

Insécurité alimentaire 

Selon la quatorzième édition du rapport de l’Indice de la faim dans le monde (GHI) de Concern Worldwide et Welthungerhilfe sortie en 2019, Madagascar est classé à la quatrième place des pays au monde les plus touchés par la faim. Selon l’analyse IPC de la malnutrition aiguë, le niveau élevé d’insécurité alimentaire de la Grande Ile est aigu.

La plupart des districts du Grand Sud sont déjà dans la phase 3, et Ambovombe Androy entrera dans une situation critique ou dans la phase 4 dans le dernier trimestre de cette année, selon les projections. La situation réelle est bien au-delà de la phase « alarmante ». Et pire encore, certaines études ont démontré que le phénomène de changement climatique menace de frappé encore plus la Grande île dans les prochaines années.

La diminution des précipitations et l’accentuation de la sècheresse en seront les conséquences pour Madagascar qui est classé parmi les pays qui y sont les plus vulnérables. Andry Rajoelina, le président malgache, s’en rendu au chevet des populations dans le Sud en apportant des vivres. Il a donné l’ordre de trouver une solution pérenne pour résoudre durablement le problème de la famine.

Posteur Junior

Contenu posté par La Rédaction

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