Depuis un mois, une locataire du secteur de Saint‑Leu vit dans un logement en état déplorable, qu’elle qualifie d’insalubre, mettant en lumière les défaillances du bailleur social SIDR. Cette situation soulève de graves questionnements sur l’accès à un logement décent à La Réunion.

Le logement occupé présente plusieurs symptômes alarmants : humidité chronique, moisissures, malfaçon structurelle, voire nuisibles—des éléments typiques d’un habitat dégradé qui peut mettre en péril la santé des occupants. Ces constats font écho aux témoignages déjà recueillis auprès d’autres locataires : « C’est invivable », dénoncent certains, comme dans le cas de Marie Guillème, logée dans un autre bien de la SIDR et souffrant de troubles respiratoires aggravés par l’humidité (20 % environ des signalements d’insalubrité concernent la SIDR à La Réunion) .

Selon la locataire concernée, les démarches auprès de la SIDR n’ont pas abouti. Malgré des signalements répétés, aucune réparation significative n’aurait été entreprise. Cette inertie n’est pas isolée : d’autres bâtiments gérés par la SIDR, comme la résidence Flacourt à Sainte-Marie, ont fait l’objet de condamnation par la justice pour des conditions qualifiées d’indécentes, le bailleur ayant été contraint à verser des indemnités aux locataires .

La CNL Réunion met en avant un constat général : plus de 1 000 signalements d’habitats indécents ou insalubres ont été recensés depuis début 2022 via son application mobile, avec une part particulièrement élevée d’alertes concernant la SIDR (près de 40 %) . Ces chiffres traduisent l’ampleur du problème du mal-logement sur l’île.

Ce dossier s’inscrit dans un contexte où l’accès à un logement décent reste un défi majeur. En février 2024, la députée Karine Lebon dénonçait devant l’Assemblée nationale l’insuffisance des engagements de l’État dans la résorption de l’habitat insalubre à La Réunion, notamment dans des programmes attendus depuis des années .