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Les Régions Ultrapériphériques défendent leur autonomie dans les politiques européennes : La Réunion en première ligne

📍 Saint-Denis, 10 juillet 2025 – Les Régions Ultrapériphériques (RUP), dont La Réunion, montent au créneau pour préserver leur autonomie dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques européennes. Par l’intermédiaire d’une lettre officielle adressée à Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission Européenne, la Présidente du Conseil Régional de La Réunion, Huguette Bello, affirme avec force la nécessité d’une gouvernance régionale forte et adaptée, alors que l’Union Européenne prépare l’avenir de sa politique de cohésion.

Cette lettre, référencée CAB/IO/PG/2025/D2025/10642, ne fait pas qu’alerter : elle revendique une approche différenciée et respectueuse des spécificités des RUP, une demande réitérée avec fermeté dans un contexte de révision des mécanismes européens de financement et de gouvernance.

Depuis plus de trente ans, les Régions Ultrapériphériques bénéficient d’un traitement différencié inscrit dans l’article 349 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE). Ce statut particulier reconnaît que leur éloignement géographique, leur insularité, leur dépendance économique et leur diversité culturelle nécessitent des politiques sur-mesure. Pour Huguette Bello, cet acquis européen est aujourd’hui menacé par une volonté grandissante de centralisation des dispositifs européens par les États membres.

Elle alerte particulièrement sur le risque de dilution des compétences régionales dans la gestion des fonds et programmes européens. Pour la Présidente du Conseil Régional, une centralisation au niveau national compromettrait les bases mêmes de la politique de cohésion, conçue à l’origine pour réduire les inégalités régionales au sein de l’Union.

Autre point souligné dans cette missive : les limites du mécanisme de la Facilité pour la Relance et la Résilience (FRR). Selon Huguette Bello, ce dispositif censé répondre aux besoins post-pandémiques n’a pas permis une répartition équitable des ressources entre les territoires, accentuant encore les déséquilibres préexistants. La Réunion et les autres RUP ont ainsi pâti d’une approche standardisée qui ne prend pas en compte leurs défis structurels uniques, comme le chômage massif des jeunes, l’isolement logistique ou encore les vulnérabilités environnementales.

Dans ce contexte, la Présidente du Conseil Régional plaide pour le maintien d’une gouvernance tripartite, associant la Commission Européenne, les États membres et les Régions, afin de préserver le principe de subsidiarité. Cette approche permettrait de garantir une meilleure équité dans la distribution des fonds européens, plus de transparence dans les décisions, et surtout une adaptation aux réalités locales.

Pour La Réunion, cette revendication est également une question de reconnaissance politique et sociale. Dans un contexte où les défis liés au changement climatique, à la transition énergétique et au développement économique durable sont de plus en plus pressants, la région entend garder une voix forte au sein des instances européennes.

Ce courrier adressé à la Présidente de la Commission s’inscrit dans une série d’actions et de plaidoyers engagés par les RUP pour défendre leur spécificité au sein de l’Union Européenne. Plus que jamais, il s’agit pour La Réunion et ses homologues ultramarins de ne pas être relégués au second plan des politiques européennes, mais bien de participer activement à leur construction, à hauteur de leurs réalités et de leurs ambitions.

📎 Source : Conseil Régional de La Réunion, “Courrier pdte à VON DER LEYEN”, 10 juillet 2025.

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