C’est un sujet crucial mais souvent discret qui se joue en coulisses à Bruxelles : l’avenir de la politique régionale européenne post-2027. Un enjeu majeur pour La Réunion, dont le développement s’appuie largement sur les financements européens. Face aux menaces pesant sur ces aides, la Région monte au créneau.
Depuis quelques semaines, les institutions européennes discutent du futur cadre financier pluriannuel (CFP), qui fixera les priorités budgétaires de l’Union européenne entre 2028 et 2034. Et les premières orientations inquiètent. En cause : un risque de “renationalisation” de la politique régionale et une réduction des budgets alloués aux fonds de cohésion, essentiels pour des territoires comme La Réunion.
« La vigilance s’impose à l’échelle de l’Union européenne », a déclaré Huguette Bello, présidente de Région, lors de l’assemblée plénière du 26 juin dernier. Elle a souligné que la survie des futurs programmes européens pourrait être menacée si ces orientations se confirmaient.
Face à cette alerte, la présidente de Région a pris l’initiative d’écrire à Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour faire valoir la situation spécifique des Régions Ultrapériphériques (RUP), dont La Réunion fait partie. Un statut inscrit dans l’article 349 du Traité de l’Union européenne, qui reconnaît les contraintes structurelles particulières de ces territoires éloignés du continent.
Pour l’heure, les signaux envoyés par la Commission européenne ne sont pas rassurants, tant sur les montants envisagés que sur les modalités de gouvernance des futurs fonds. La Région Réunion, en lien avec les autres régions françaises et européennes, reste pleinement mobilisée pour sauvegarder les acquis de la politique régionale.
Ce débat dépasse les chiffres : il concerne l’avenir des projets structurants pour notre île, qu’il s’agisse de formation, d’environnement, d’innovation, de transport ou encore d’accompagnement des plus fragiles.
À l’heure où les solidarités européennes sont mises à l’épreuve, La Réunion défend haut et fort sa place dans le projet européen. Un combat essentiel pour préserver l’avenir d’une île qui regarde vers l’avenir, sans jamais oublier ses singularités.