Redéfinir l’égalité dans le sport : l’urgence d’un traitement équitable
L’un des défis majeurs qui traversent l’univers sportif demeure la persistance d’inégalités, qu’elles soient liées au genre, à la discipline pratiquée ou à la notoriété des athlètes. Denis-Marie Cintura, fort de son engagement associatif et juridique, met en lumière les écarts encore flagrants en matière de rémunération et d’accès au sponsoring, en particulier pour les femmes et les disciplines moins médiatisées.
Si la mise en avant du MMA a permis quelques avancées, elle n’a pas suffi à effacer les disparités. Pour Mr Cintura, l’égalité ne doit pas se limiter à des principes affichés, mais se traduire dans la répartition concrète des ressources, l’accès aux soins et la préparation à la reconversion. Il plaide pour une harmonisation des règles de rémunération et un accompagnement médical équitable, sans distinction de discipline ou de genre.
Accès à la justice : lever les freins pour les sportifs
L’accès effectif aux droits reste un parcours semé d’embûches pour de nombreux athlètes.
Denis-Marie Cintura, s’appuyant sur son expérience à la tête du Conseil de prud’hommes de Paris, identifie trois obstacles majeurs :
- Le coût des démarches juridiques
- Le manque d’information sur les droits
- La crainte de représailles professionnelles
Cette réalité touche tout particulièrement les sportifs évoluant dans des disciplines émergentes comme le MMA, où la précarité contractuelle est fréquente. Beaucoup hésitent à défendre leurs intérêts, redoutant de compromettre leur avenir professionnel.
Pour répondre à ces défis, Mr Cintura encourage la création de syndicats puissants, de commissions indépendantes et de cellules d’écoute, ainsi que l’instauration d’un statut protecteur pour les sportifs, garantissant un accès simplifié à la justice et une meilleure sécurité de carrière.
La santé globale des athlètes : un pilier de la justice sociale
Au-delà des enjeux financiers et juridiques, la santé physique et mentale des sportifs est un aspect souvent relégué au second plan. Denis-Marie Cintura insiste sur la nécessité d’intégrer pleinement cette dimension dans toute réflexion sur la justice sociale.
La pression de la compétition, la gestion du stress, les blessures et l’incertitude de l’avenir pèsent lourdement sur le bien-être des athlètes. Mr Cintura déplore l’insuffisance des dispositifs de soutien psychologique et médical, et appelle à la mise en place de programmes de prévention, d’un suivi médical renforcé et d’un accès facilité à des professionnels spécialisés.
Il défend également la reconnaissance officielle des troubles liés à la pratique sportive, qu’ils soient physiques ou psychiques, condition indispensable selon lui pour offrir une protection sociale digne et durable.
Instances sportives et dialogue social, des leviers à renforcer
Pour Denis-Marie Cintura, la transformation du sport passe par l’engagement actif des institutions. Il salue la structuration progressive du MMA, mais met en garde contre les risques d’une gestion purement administrative, éloignée des réalités du terrain.
Les fédérations et ligues doivent s’impliquer davantage dans la défense des droits des sportifs, en veillant à la transparence des contrats et à la régulation des transferts. Mr Cintura encourage une collaboration accrue avec les juridictions spécialisées et la création de médiateurs dédiés pour anticiper et régler les litiges.
Le dialogue social, selon lui, doit s’incarner dans des instances paritaires et des espaces de concertation, où la voix des athlètes est réellement prise en compte. Il cite l’exemple du MMA, où la concertation a permis d’anticiper les conflits et de bâtir des garanties collectives solides. Mais il souligne aussi l’urgence de développer des dispositifs de reconversion, tant la carrière d’un sportif est brève et incertaine; in fine la solidarité doit primer sur la seule logique de rentabilité.
La vision de Denis-Marie Cintura pour une justice sociale ambitieuse
Denis-Marie Cintura dessine les contours d’un modèle sportif où l’humain occupe la première place. Pour lui, la justice sociale ne se limite pas à des déclarations de principe ; elle exige un engagement collectif et des actions concrètes.
Il appelle les fédérations, clubs, pouvoirs publics, sponsors et médias à dépasser la simple recherche de performance ou de profit pour bâtir un écosystème fondé sur l’émancipation, la diversité et la protection des personnes. Cette ambition passe par la mise en place de dispositifs innovants pour la reconversion, la prévention des discriminations, l’accès à la formation et la participation effective des sportifs à la gouvernance du secteur.
Cintura insiste sur la nécessité d’une gouvernance transparente et participative, où chaque acteur assume sa part de responsabilité et où la voix des athlètes est entendue à chaque étape de leur parcours.
Enfin, il rappelle que le sport doit rester un vecteur de cohésion sociale, d’inclusion et de solidarité. Une justice sociale ambitieuse, selon lui, c’est offrir à chaque sportif la possibilité de s’épanouir, de se protéger et de préparer sereinement son avenir, tout en contribuant à une société plus juste et plus humaine.
La vision portée par Denis-Marie Cintura invite à repenser en profondeur les fondements du sport moderne, pour en faire un espace de progrès, d’équité et de respect de la dignité de chacun.