À La Réunion, l’insécurité routière reste une problématique majeure. Chaque année, de nombreux accidents graves ou mortels endeuillent des familles et mettent à l’épreuve les services d’urgence. Si les autorités travaillent à améliorer les infrastructures, à contrôler les comportements et à sanctionner les dérives, il est essentiel de rappeler que chaque citoyenne peut jouer un rôle crucial dans la chaîne de secours. Savoir réagir dans les premières minutes après un accident peut faire la différence entre la vie et la mort.

Le premier réflexe à adopter lorsqu’on est témoin d’un accident de la route est de sécuriser la zone. Il s’agit d’un geste fondamental pour éviter un suraccident. En allumant les feux de détresse, en enfilant un gilet réfléchissant et en plaçant un triangle de signalisation à bonne distance, on protège non seulement les victimes mais aussi les autres usagers et soi-même. Cette étape, souvent sous-estimée, est pourtant indispensable à la réussite de l’intervention.

Une fois la zone protégée, appeler les secours est la priorité. En composant le 112 (numéro d’urgence européen) ou le 15 (SAMU), il est crucial de fournir des informations précises : le lieu exact de l’accident, le nombre de victimes et leur état apparent. Cette clarté dans l’appel permet de mobiliser les bons moyens, au bon endroit, le plus rapidement possible. Trop souvent, des imprécisions ou des hésitations retardent la prise en charge.

Lorsqu’on approche une victime, il faut garder son sang-froid. Si la personne est inconsciente mais respire, il convient de la placer en position latérale de sécurité (PLS). Si elle ne respire pas, et si l’on est formée, il faut débuter un massage cardiaque en attendant les secours. Dans tous les cas, il est fortement déconseillé de déplacer la victime sauf en cas de danger imminent (risque d’explosion, incendie…).

Même lorsqu’on ne peut pas intervenir médicalement, parler à une victime, la rassurer, lui tenir la main, peut diminuer son stress et la maintenir consciente. Ces gestes simples d’humanité ont un impact considérable sur l’état psychologique de la personne accidentée. Ils montrent que l’on n’est pas seul, qu’on est soutenu, et qu’une aide est en chemin.

Enfin, le cinquième geste essentiel est l’anticipation. De nombreuses structures à La Réunion – Croix-Rouge, Protection Civile, communes – proposent des formations gratuites ou peu coûteuses aux premiers secours. Une ou deux heures suffisent pour apprendre la PLS, les compressions thoraciques ou encore le bon usage d’un défibrillateur. Se former, c’est s’engager pour sa communauté, sa famille, ses proches. C’est aussi savoir que, si un jour l’irréparable se produit, on aura fait tout ce qui est en notre pouvoir.