Rudy Payet
Depuis l’abolition du statut colonial à La Réunion, notre société est rapidement passée d’une économie de plantation et d’industries où existaient le plein emploi et la surexploitation des travailleurs à une société dominée par le secteur des services. Cette évolution oblige à acquérir des compétences qui sont validées par un diplôme.
Mais obtenir un diplôme suppose une réussite scolaire. Or, à La Réunion, les conditions de la réussite scolaire du plus grand nombre sont loin d’être présentes.
Plusieurs problèmes sont connus comme cause de l’échec scolaire à La Réunion, et donc de l’impossibilité de décrocher un diplôme pour trouver plus facilement un travail dans une économie largement dominée par le secteur des services.
Parmi ces problèmes, on peut citer :
- Un calendrier scolaire inadapté au climat réunionnais, avec des grandes vacances en été, saison des cyclones et des fortes chaleurs.
- L’obligation du français comme langue d’enseignement alors qu’à La Réunion la langue maternelle est le créole.
Ces deux problèmes sont particulièrement importants et doivent être résolus pour améliorer la réussite scolaire à La Réunion.
Le calendrier scolaire
Le calendrier scolaire actuel, calqué sur celui de la métropole, est inadapté au climat réunionnais. En effet, les grandes vacances en été, qui correspondent à la saison des cyclones et des fortes chaleurs, rendent les conditions d’apprentissage très difficiles.
Les cyclones peuvent entraîner des coupures de courant et d’eau, ainsi que des perturbations des transports, ce qui empêche les élèves de se rendre à l’école. Les fortes chaleurs, quant à elles, peuvent fatiguer les élèves et les rendre moins attentifs en classe.
Un calendrier scolaire adapté au climat réunionnais, avec des grandes vacances en hiver, permettrait de résoudre ces problèmes. En effet, l’hiver à La Réunion est une période plus clémente, avec des températures plus douces et moins de risques de cyclones.
La langue d’enseignement
L’obligation du français comme langue d’enseignement est un autre obstacle à la réussite scolaire à La Réunion. En effet, le créole est la langue maternelle de la majorité des Réunionnais.
Les élèves qui parlent créole à la maison peuvent avoir des difficultés à comprendre les cours en français, ce qui peut entraîner un retard scolaire.
Une solution possible serait de proposer un enseignement bilingue, avec le français et le créole comme langues d’enseignement. Cela permettrait aux élèves de maîtriser les deux langues et de faciliter leur apprentissage.
Conclusion
L’échec scolaire à La Réunion est un problème complexe qui ne peut pas être résolu par une seule mesure. Cependant, la résolution des deux problèmes évoqués ci-dessus, à savoir un calendrier scolaire adapté au climat réunionnais et un enseignement bilingue, serait un pas important dans la bonne direction.
Ces mesures permettraient de créer les conditions nécessaires à la réussite scolaire de tous les élèves, quels que soient leur origine sociale ou leur langue maternelle.
L’ambition des Réunionnais
Certains pourraient arguer que l’échec scolaire à La Réunion est dû à un manque d’ambition des Réunionnais. Ils diraient que les Réunionnais ne sont pas suffisamment motivés pour réussir à l’école.
Cependant, il est important de rappeler que l’échec scolaire est un problème structurel qui touche tous les milieux sociaux, y compris les milieux les plus favorisés.
En effet, le système éducatif français est conçu pour une société homogène, alors que la société réunionnaise est une société plurielle. Le système éducatif actuel ne prend pas suffisamment en compte les spécificités de la société réunionnaise, ce qui peut expliquer en partie l’échec scolaire.
Ainsi, l’ambition des Réunionnais n’est pas en cause. Le problème est que le système éducatif actuel ne leur donne pas les moyens de réussir.
