Le 18 avril 2025, un juge d’instruction a été officiellement nommé pour enquêter sur des accusations de travail dissimulé visant Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain (PSG). Cette décision marque une nouvelle étape dans une affaire qui mêle accusations de harcèlement, travail illégal et conditions de travail indignes.
Une plainte qui remonte à 2023
À l’origine de cette procédure : Hicham Karmoussi, ancien joueur de tennis marocain devenu majordome personnel de Nasser Al-Khelaïfi depuis le milieu des années 2000. Il affirme avoir travaillé de manière informelle, sans contrat, tout en résidant au domicile de son employeur, avec des tâches devenues de plus en plus contraignantes à partir de 2015.
En mars 2023, il déposait une première plainte pour travail dissimulé, emploi d’un étranger sans titre, harcèlement moral, menaces, et conditions contraires à la dignité humaine. En septembre 2023, il renforçait sa démarche par une plainte avec constitution de partie civile, ouvrant la voie à la désignation du juge.
Réactions des parties
Me Antoine Ory, avocat de M. Karmoussi, a salué une “étape importante et attendue”. Pour lui, la procédure permettra d’établir la vérité sur des années de conditions de travail irrégulières.
Côté défense, un porte-parole de Nasser Al-Khelaïfi dénonce des “campagnes de diffamation complètement folles et infondées” et réaffirme la confiance du président du PSG dans “l’État de droit et le système judiciaire français”.
Un contexte judiciaire tendu
Ce nouvel épisode judiciaire intervient alors que Hicham Karmoussi a lui-même été mis en examen en 2024 dans une autre affaire : il est accusé d’abus de confiance, recel, intrusion informatique et atteinte à la vie privée, dans un dossier lié à des opérations de surveillance autour du PSG.
Les deux affaires, bien que distinctes, mettent en lumière une relation complexe et explosive entre l’homme fort du PSG et son ancien employé.
Un impact potentiellement lourd
Si les faits de travail dissimulé étaient reconnus, ils pourraient avoir des conséquences juridiques et médiatiques importantes pour Nasser Al-Khelaïfi, figure centrale du football européen et président influent du groupe BeIN Media. L’enquête devra notamment établir la véracité des accusations, l’existence ou non d’un contrat de travail, et les éventuelles pressions exercées.
L’affaire est désormais entre les mains de la justice. Elle risque de durer plusieurs mois, mais elle pourrait fragiliser davantage la position du dirigeant au sommet du football mondial.