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Droit de réponse à M. Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Crédit Photo : V. Clavier

Monsieur ARY,

Dans votre dernière publication sur ce site, vous remettez en cause le choix des Mahorais et vous traitez Mayotte comme étant une « colonie ». Or, vous vous trompez complètement. Le vrai colonisateur du 21e siècle est à 64km de Mayotte, c’est l’Union des Comores. Comme vous semblez avoir la mémoire courte, je me dois de vous rappeler l’histoire de ce département français et la réaffirmation des Mahoraises et Mahorais de rester au sein de la République Française.

L’histoire de Mayotte remonte au 19ème siècle, en 1841, lorsqu’elle a été annexée par la France sous le sultanat d’Andrianatsouli pour faire face aux menaces extérieures, notamment des îles voisines des Comores, et pour protéger son peuple. Depuis lors, elle a été considérée comme une colonie française et a été administrée en tant que telle. Mayotte a été la première île à faire son apparition dans l’archipel et aussi la première île à être un territoire français, contrairement aux trois îles de l’Union des Comores.

En 1946, la France a adopté une nouvelle Constitution qui a transformé ses colonies en départements et territoires d’outre-mer. Toutefois, Mayotte n’a pas été incluse dans cette transformation et a continué à être administrée en tant que simple colonie, contrairement à l’île de La Réunion qui est devenue un département français.

Cela a changé entre 1974 et 1976, lorsque Mayotte a été érigée en collectivité territoriale de la République française, suite au combat mené par les “chatouilleuses”, ces femmes courageuses combattantes, dont certaines ont perdu la vie pour le drapeau tricolore, et plusieurs personnes furent blessées, dont Zakia Madi qui n’a pas eu cette chance et qui est décédée lors de son évacuation vers l’hôpital de Dzaoudzi, devenant ainsi le symbole du combat pour Mayotte française, à l’âge de seulement 29 ans, lors de l’attaque des soldats comoriens qui voulaient mener une opération de reconquête en prenant les Mahorais de force.

Les Mahorais ont réaffirmé et exprimé démocratiquement et librement leur choix de rester au sein de la République, tandis que les trois îles voulaient devenir indépendantes et se sont constituées en Union des Comores. Les Mahorais sont fiers d’être français, fiers de notre histoire et de notre amour envers notre mère patrie, cet amour qui a poussé nos “chatouilleuses”, dont Zena M’déré, à juger cela insuffisant et à continuer à demander une intégration complète dans la République française malgré le deuil envers leur sœur de combat.

En 2009, le gouvernement français a enfin décidé de répondre à ces demandes en lançant une procédure d’adhésion de Mayotte en tant que département français. Cela a été approuvé par un référendum local en mars 2009, avec plus de 95% de votes favorables à l’adhésion pour devenir un département région d’Outre-Mer

Le 31 mars 2011, Mayotte est devenue officiellement le 101ème département français sous la présidence de M. Sarkozy, le seul président de la République à avoir répondu favorablement à notre demande. Bien que certains défis persistent, tels que la lutte contre la pauvreté et le chômage élevés, notre attachement à la République française est plus fort et plus profond que jamais. La Réunion ne s’est pas développer du jour au lendemain !

Je vous demande donc de respecter le choix et la mémoire de nos aïeux, dont le sang a coulé pour ce drapeau tricolore. Nous continuerons à nous battre et à perpétuer leur combat contre vents et marées.

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